Antonio Souaré, le président de la Fédération guinéenne (Feguifoot) n’a pas validé la première short-list émise par la commission chargée de nommer un sélectionneur. Le patron de l’instance dirigeante du Football guinéen a estimé que cette liste n’était pas satisfaisante. Une seconde a été publiée, dans laquelle figure notamment l’entraîneur italien, le champion d’Angleterre en 2016 avec Leicester City, Claudio Ranieri.
Cet entraineur de renom international, avec un parcours exceptionnel dans plusieurs championnats Européens, aura-t-il la chance de diriger l’équipe nationale guinéenne ? Rien n’est pour le moment sûr. Ce qui reste claire, Claudio Ranieri et les 16 autres candidats retenus sont attendus à Conakry dans les prochains jours au siège de la fédération guinéenne de football pour défendre leurs projets selon le programme.
Aussi, les entraîneurs seront devant les membres du jury composé de quelques responsables du comité exécutif de la fédération, d’un représentant du ministère des sports, du Comité Olympique et Sportif de Guinée, de l’association des anciens internationaux guinéens et naturellement de la DTN.
Mais qui est Claudio Ranieri ? Dans les colonnes de Wikipédia, nous avons pu retracer le parcours de cet entraineur qui a offert à Leicester en 2016, la Ligue des Champions Européennes.
Carrière de joueur
En tant que joueur, il occupe le poste d’arrière latéral. Il évolue dans différents clubs italiens : l’AS Rome, l’US Catanzaro, le Calcio Catania et l’US Palerme.
Le 4 novembre 1973, il joue son premier match de Serie A (Genoa-AS Roma 2-1). Après seulement six matchs de championnat, il quitte l’AS Rome pour l’équipe de US Catanzaro, alors en Serie B. Dans cette équipe, il fait partie des titulaires indiscutables, et devient le joueur ayant disputé le plus de matchs de Série A dans l’histoire de l’US Catanzaro (128 matchs en 1976/77 et de 1978 à 1982).
Après deux ans passés à Catane (Serie A en 1983-1984), il termine sa carrière à l’US Palerme, en Serie B, en 1986.
Carrière d’entraîneur
Premiers postes (1986-1993)
En 1986, il commence sa carrière d’entraîneur au niveau inter-régional avec l’équipe de Vigor Lamezia puis de Campania-Puteolana l’année suivante qui évoluait alors en troisième division italienne. En 1989 il commence à faire valoir ses qualités d’entraîneur au niveau professionnel avec l’équipe de Cagliari Calcio avec laquelle il gagne la coupe d’Italie de troisième division mais surtout, réussit l’exploit de passer de la C1 (troisième division) à la Serie A en deux ans.
AC Fiorentina (1993-1997)
À la suite de son départ de Naples, il est engagé par la Fiorentina qui vient alors de descendre en deuxième division. Néanmoins durant l’année suivant sa relégation, l’équipe florentine survole le championnat cadet et rejoint la Serie A dès l’année suivante après un an de « purgatoire ». C’est le début d’une histoire d’amour entre l’entraîneur romain et la ville de Florence qui va durer 4 ans. À noter durant cette saison, les débuts d’un jeune et prometteur attaquant argentin Gabriel Batistuta qui fut l’un des principaux protagonistes de la remontée en Serie A.
Lors de l’année de la remontée en Serie A, l’équipe florentine alors en construction obtient une bonne 10e place. Mais c’est l’année suivante que Claudio Ranieri va recueillir tous les fruits de son travail. En effet, son équipe obtient une belle 4e place mais surtout remporte la Coupe d’Italie face à l’Atalanta Bergame (1-0 à Florence, avec un but de Batistuta, puis 2-0 à Bergame, avec des buts de Batistuta et d’Amoruso) après avoir éliminé l’Inter de Milan en demi-finale.
Néanmoins, l’année suivante la Fiorentina n’arrive pas à confirmer ces bons résultats. En effet, malgré un bon début de saison et la victoire en Supercoupe d’Italie face au Milan AC (2-0, doublé de Batistuta), la Fiorentina obtient une décevante 9e place. Et c’est sur ces résultats que Claudio Ranieri quitte la Fiorentina lors de l’été 1997.
Passage en Espagne (1997-2000)
Après son expérience en Toscane, Claudio Ranieri va se lancer dans un périple à l’étranger qui va durer 8 ans faisant de lui l’entraîneur italien avec le plus de saisons passées à l’étranger. En 1997, il part pour l’Espagne après avoir accepté l’offre de Valence CF. Là, il va gagner son premier trophée loin de son pays natal : la Coupe du Roi en 1999. Lors de la saison 1999-2000, il s’engage avec l’Atlético de Madrid, mais il est remercié après quelques journées.
Chelsea FC (2000-2004)
En 2000, commence son aventure anglaise avec Chelsea FC. Dans cette équipe, même s’il ne gagne rien, il obtient de très bons résultats, avec notamment une demi-finale de la ligue des champions en 2004 et une 2e place dans le championnat anglais lors de la même saison. Bons résultats qui seront néanmoins insuffisants, lors de l’arrivée du nouveau président russe Roman Abramovitch qui le remplace par José Mourinho. C’est pourquoi, lors de l’été 2004, après 199 matchs officiels et 107 victoires, Claudio Ranieri quitte le club londonien.
Retour à Valence (2004-2005)
Il retourne à Valence CF lors de la saison 2004-2005, où il sera également remercié au cours de la saison, après avoir néanmoins remporté la Supercoupe d’Europe.
Parme FC (2007)
Le 12 février 2007, après deux ans d’inactivité, l’entraîneur romain accepte la proposition faite par le président de Parme Tommaso Ghirardi. Il arrive alors en cours de saison avec pour objectif de sauver le club d’une relégation qui semble inévitable au moment de son arrivée. Néanmoins, et malgré des débuts difficiles, Claudio Ranieri arrive à remobiliser ses troupes et à mettre en valeur les jeunes joueurs talentueux de l’équipe, en particulier Giuseppe Rossi alors prêté par Manchester United.
Grâce à son action et à sa stimulation, Ranieri réussit à sauver l’équipe de Parme d’une descente en Série B, chose qui paraissait impensable seulement quelques mois avant.
Juventus FC (2007-2009)
Cette prouesse va relancer sa carrière d’entraîneur et susciter l’intérêt de la Juventus Football Club à son égard. En effet, le 4 juillet 2007, son arrivée dans le club turinois est officialisée. Il signe un contrat de 3 ans avec un salaire d’1 million d’euros par saison, remplaçant ainsi l’ancien entraîneur Didier Deschamps. Il dirige l’équipe turinoise en obtenant de bons résultats. En effet, la Juventus termine la saison 2007/2008 à la 3e place qui lui permet d’atteindre les préliminaires de la Ligue des champions, l’objectif fixé par les dirigeants en début de saison.
« Être à la Juventus signifie vouloir être les numéros un et ne jamais s’en contenter. »
— Claudio Ranieri
Les hommes de Claudio Ranieri ont obtenu leur billet pour les phases finales de la Ligue des champions 2008/2009 après avoir éliminé le FC Artmedia Petržalka lors des préliminaires (4-0; 1-1).
Malgré une bonne saison dans son ensemble, où les bianconeri se classent deuxième du championnat italien, Claudio Ranieri fait les frais d’une série de mauvais résultats et d’une dégradation de ses rapports avec certains joueurs cadres. Il est limogé deux journées avant la fin du championnat. Le 18 mai, il est remplacé par Ciro Ferrara à la tête de l’équipe turinoise.
AS Rome (2009-2011)
Il signe pour la Roma, son club formateur, en août 2009, en remplacement de Luciano Spalletti.
Pour son retour à Turin avec la Roma, le 23 janvier 2010, l’équipe de la capitale l’emporte sur le score de 2 buts à 1, permettant à Ranieri d’enfoncer encore plus dans la crise le club qui l’avait limogé. Après un début de saison difficile sous Spalletti, Ranieri passe à 2 points d’offrir un 4e Scudetto au club romain.
Le 20 février 2011, après deux défaites consécutives en une semaine contre le Chakhtar Donetsk et Genoa, il démissionne de son poste d’entraîneur.
Inter Milan (2011-2012)
Le 22 septembre, il succède au poste de Gian Piero Gasperini, en signant un contrat de deux ans avec le club milanais. Malgré des débuts difficiles, il arrive à redresser l’équipe en les menant à la quatrième place du championnat à l’issue des matches aller, notamment avec une victoire contre le rival de toujours, le Milan AC (1-0). Mais plus les matchs se suivent, plus le destin de Ranieri avec l’Inter Milan semble s’effacer avec neuf buts concédés et zéro inscrit en quatre matchs. Il est démis de ses fonctions le 26 mars 2012.
AS Monaco (2012-2014)
Le 30 mai 2012, il succède à Marco Simone sur le banc de l’AS Monaco en signant un contrat de deux ans, plus une année supplémentaire en option, et ceci malgré l’intérêt du Beşiktaş JK et de quelques formations en Angleterre (Aston Villa, WBA), en Italie (Fiorentina) et au Qatar.
Lors de la pré-saison, Monaco joue 5 matchs amicaux et remporte 4 matchs, avec la manière, pour une seule défaite. Il connaîtra sa première victoire en match officiel face au Tours FC et sa première défaite face au Havre AC. Malgré quelques rencontres difficiles, son équipe termine 2e à la trêve. Monaco valide sa montée en Ligue 1 après sa victoire face au Nîmes Olympique (0-1) alors qu’il restait deux journées avant la fin du championnat et y jouera donc la saison 2013/2014. Il remporte le titre de champion une semaine plus tard grâce à un succès contre Le Mans (2-1). Lors du mercato 2013, le président du club injecte plus de 135 millions d’euros pour s’offrir 4 joueurs : Falcao pour 60 millions d’euros débauché de l’Atlético de Madrid, ainsi que la doublette James Rodríguez - João Moutinho pour 70 millions d’euros au total, auxquels s’ajoutent Ricardo Carvalho et Éric Abidal obtenu gratuitement car en fin de contrat.
Malgré une saison terminée à la 2e place en Ligue 1 avec 80 points, record pour un dauphin et une qualification en ligue des champions, le club annonce son départ le 20 mai 2014.
Sélection grecque (2014)
Après son départ de l’AS Monaco, il décide de tenter sa première expérience en tant que sélectionneur en signant un contrat de deux ans en tant que sélectionneur de la Grèce, équipe en pleine forme qui vient de réussir successivement à atteindre la phase à élimination directe de l’Euro 2012 et du Mondial 2014. En le nommant, la fédération grecque attendait de Ranieri qu’il fasse de la sélection nationale une équipe offensive plaisante à regarder jouer, la Grèce étant régulièrement critiquée depuis de nombreuses années pour son manque d’engagement. Ranieri imprime rapidement sa patte, n’hésitant pas à écarter plusieurs cadres et en appelant quelques joueurs inattendus, allant même jusqu’à sélectionner des joueurs de seconde division grecque. La Grèce perd son premier match à domicile aux éliminatoires de l’Euro 2016 contre la Roumanie (0-1) avant de concéder le nul en Finlande (1-1). Le niveau de jeu de la Grèce inquiète et Ranieri se retrouve rapidement critiqué. Les Hellènes perdent encore à domicile contre l’Irlande du Nord (0-2) en développant un jeu très faible avant de connaître un nouveau revers humiliant à domicile contre les modestes Îles Féroé (0-1). Ranieri est licencié sur le champ le 15 novembre 2014 et la Grèce fera partie des grandes absentes de l’Euro 2016.
Leicester City (2015-2017)
Le 13 juillet 2015, neuf mois après son licenciement par la fédération grecque et plus de dix ans après avoir quitté Chelsea, Claudio Ranieri retourne en Premier League en signant un contrat de trois ans avec Leicester où il remplace Nigel Pearson sur le banc.
Ranieri rebondit très rapidement et Leicester City est la véritable révélation de la saison. Le 2 mai 2016, Ranieri est sacré champion de Premier League à la surprise générale, son premier sacre en tant qu’entraineur, signant là un des plus grands exploits de l’histoire du championnat anglais.
Il est renvoyé le 23 février 2017 alors que le club se trouve à la dix-septième place.
FC Nantes (2017-2018)
Le 15 juin 2017, Claudio Ranieri qui était sans club depuis son limogeage devient le nouvel entraîneur du FC Nantes. Ayant atteint la limite d’âge requis pour occuper ce poste (65 ans) selon le règlement de la FFF, le club a dû obtenir une dérogation auprès de la LFP pour pouvoir le recruter. Il s’engage pour un contrat de 2 ans sur le banc des Jaunes et verts.
A Nantes, Ranieri réalise une très bonne première partie de saison, réussissant à travailler sur le mental et les capacités restreintes d’une équipe qui venait d’être abandonnée par son précédent entraîneur, et qui visait rarement les premières places de la Ligue 1 dernièrement, obtenant cette saison de nombreuses victoires sur des scores minimalistes (1-0, 2-1…). Le FC Nantes passe ainsi une bonne partie de sa saison à la 5e place du classement, qualificative pour la Ligua Europa, ce qui constitue une performance remarquée par la presse française.
Néanmoins la dynamique finit par se briser, notamment avec l’essoufflement de son meilleur buteur Emiliano Sala, mais aussi probablement avec les nombreux départs qui se profilent pour la saison suivante, mettant à mal le conditionnement mental de son équipe ainsi que la réussite insolente qu’elle avait connu jusqu’en janvier. Ainsi la 5e place tant espérée et qui semblait longtemps destinée à l’équipe de Ranieri s’éloigne lentement mais sûrement.
Vers la fin de saison Claudio Ranieri est déjà annoncé sur le départ, à un an de la fin de son contrat. Des clubs comme Lyon ou la sélection italienne sont notamment annoncés comme intéressés par le recrutement de l’entraîneur italien.
Fulham (2018-2019)
Le 14 novembre 2018, Ranieri est nommé à la tête de Fulham, alors dernier de Premier League, où il remplace Slavisa Jokanovic. Il est cependant renvoyé dès le 28 février 2019 alors que l’équipe se retrouve à dix points des places de maintien, malgré le soutien des supporters.
AS Roma (2019)
Le 8 mars 2019, il est nommé à la tête de AS Rome, jusqu’au 30 juin 2019 en remplacement d’Eusebio Di Francesco, licencié après une série de mauvais résultats, et notamment l’élimination du club en 8ème de finale de la Ligue des champions. Le 10 mai 2019, il annonce son souhait de ne pas prolonger son contrat avec son club, qu’il quittera donc à la fin de la saison 2018-2019, remplacé par Paulo Fonseca. A son départ, l’AS Rome est 6ème du classement final de la Série A, et qualifié d’office pour la phase de poule de la ligue Europa 2019-2020, récupérant la place de l’AC Milan, 5ème à la fin de la saison, mais interdit de toute participation à une compétition européenne.
Profil d’entraîneur
Ranieri est souvent décrit comme un entraîneur « pragmatique », dans une certaine tradition du football italien, construisant avant tout son équipe sur ses qualités défensives et sa rapidité en contre-attaque, puis adaptant son plan de jeu aux faiblesses de l’adversaire. Il a d’ailleurs tiré de son premier passage en Angleterre, à Chelsea, le surnom de « The Tinkerman » (« le bricoleur »).
Outre sa maîtrise technique, le caractère et le charisme de Ranieri sont souvent mis en avant. De fait, une grande partie de sa méthode se base sur l’état d’esprit qu’il arrive à insuffler au groupe et sur les relations qu’il noue avec chaque joueur.
En dépit d’une riche carrière dans de nombreux grands clubs européen, Claudio Ranieri garde une réputation d’« éternel deuxième » ou de « perdant magnifique » du fait de son assez faible palmarès, malgré le potentiel des clubs qu’il a entraînés. Il finit d’ailleurs par gagner son premier titre majeur à Leicester avec le championnat d’Angleterre, en défiant tous les pronostics et après 30 ans de carrière d’entraîneur.
Figure haute en couleur du football moderne, il est parfois associé au nom d’entraîneurs comme Marcelo Bielsa, avec qui il partage cette réputation de grand tacticien charismatique malgré une carrière aux succès relativement rares. Même si les deux coachs prônent un style de football opposé (jeu spectaculaire et dogmatique contre pragmatisme et flexibilité), les deux hommes partagent certainement un fort caractère et une place à part dans le monde du football actuel.
Globalguinee.info avec Wikipédia