Le brut américain a dévissé lundi dans les échanges asiatiques, passant sous 15 dollars le baril, son plus bas niveau depuis plus de deux décennies. Il fait face à une chute vertigineuse de la demande et des réserves américaines qui pourraient parvenir bientôt à saturation.
Le baril américain West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mai dégringolait de 19,27%, atteignant 14,45 dollars l’unité, soit son plus bas niveau depuis 1999, rapporte ce lundi l’Agence France-presse. De son côté, le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, était moins affecté, cédant 2,53%, à 27,37 dollars.
Les marchés du pétrole ont plongé ces dernières semaines à leur plus bas niveau depuis une vingtaine d’années. À cause de la crise du coronavirus, les restrictions aux déplacements dans le monde entier et la paralysie de nombreuses économies ont fait fondre la demande.
Côté offre, le marché a été inondé de pétrole à bas coût après que l’Arabie saoudite, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a lancé une guerre des prix avec la Russie pour obtenir un maximum de parts de marché. Les deux pays ont mis un terme à leurs différends au début du mois d’avril en acceptant, avec d’autres pays, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour pour stimuler les marchés touchés par le virus.
Mais les prix ont continué à baisser fortement quand il est devenu clair que les réductions promises ne suffiraient pas à compenser la chute massive de la demande provoquées par la pandémie.
Le spécialiste Antoine Halff compare sur Twitter la situation à celle d’une « discothèque en feu », où « tout le monde se précipite vers les sorties de secours ».
De son côté, le trader français de Londres, Pierre Andurand, a fait remarquer que ce ne sont pas seulement les stocks qui sont saturés : les pipelines le sont aussi.
Avec AFP