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Dr Saliou Bella Diallo tacle : « les fils de Pita, ne sont pas les seuls propriétaires… » (Grande interview)

Docteur Saliou Bella Diallo ne digère pas l’organisation d’un tournoi de Football organisé par le ministre Mouctar Diallo dans la préfecture de Pita, en guise de reconnaissance des nombreuses actions dit-on qu’Alpha Condé a réalisé au Foutah sans être consulté. Leader du parti AFI, en même temps porte-parole de la mouvance présidentielle, Saliou Bella fédère 70 partis politiques réunis au sein de la Coalition des acteurs de la mouvance présidentielle. Dans cette interview exclusive que nous a accordée l’ancien ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle sous l’ère du Conseil National de la Transition (CNT) à son domicile, nous parlons aussi de la situation politique du pays, teintée par cette promotion d’une nouvelle constitution qui pourrait permettre à Alpha Condé de s’éterniser au pouvoir au-delà de 2020. Lisez !

Bonsoir Docteur

Bonsoir

Globalguinee.info : Vous êtes porte-parole de la mouvance présidentielle. Comment suivez-vous l’actualité politique de notre pays, notamment axée sur cette promotion de nouvelle constitution en Guinée ?

De Saliou Bella : Nous, au niveau de la mouvance présidentielle, particulièrement au niveau de la coalition des acteurs de la mouvance présidentielle (CAMP), et de mon parti propre (AFIA), l’heure est au travail. Il faut que nous nous mettions au travail, pour diminuer un peu les discours, il faut que nous doublions d’efforts, pour lancer tout le programme du Pr Alpha Condé, qu’il a mis en œuvre pour doubler à la fin du second mandat, le bilan qu’il s’est fixé et qui est soutenu par toute la mouvance.

Le Pr Alpha Condé a mobilisé assez de fonds du côté de la chine et du côté des pays voisins de l’Asie, plus de (20) vingt milliards de dollars. Et du côté Européen, un peu plus que ça. Et encore avec les pays américains, c’est encore beaucoup d’efforts qui sont fournis. Tout cela réuni aux efforts internes du Budget national de développement (BND), avec le Plan National du Développement Economique et Social (PNDES), l’espoir est permis. Donc, nous devons redoubler voir même tripler d’efforts, pour pouvoir assurer la réalisation des infrastructures routières, des infrastructures aux niveaux de l’habitat, de l’industrie, aux niveaux de tous les départements du pays, qui est à 75 % réalisées, il faut donc que tous ceci soit réalisés d’ici la fin du second mandat. C’est une préoccupation majeure qui résout le problème du chômage, qui résout le problème de la relance du vrai développement par la finition du barrage de Souapiti, par le démarrage du barrage de Koukoutamba, et les autres barrages en Haute-Guinée et en Forêt qui vont confirmer que la Guinée est réellement un premier exportateur de l’énergie de la CEDEAO (…) Et quant à votre question propre, nous sommes des partis politiques (CAMP). Mon parti (AFIA) n’a pas encore siégé pour d’une constitution et d’un énième mandat. Il faut que cela de par une forme bien connue, que soit fait, pour que nous nous autosaisissions pour que nous soyons saisis de façon formelle au niveau de la mouvance présidentielle, pour qu’au niveau de nos partis respectifs, et au niveau de notre grande coalition, la Coalition des acteurs de la mouvance présidentielle, 70 partis qui soutiennent le président, qui soutiennent sa politique, son programme et son bilan, puisse se pencher de façon sereine afin de discuter de façon objective et consensuelle pour trouver une position commune. Et après notre coalition maintenant, c’est au niveau de toute la mouvance présidentielle. A ce que je sache, le RPG Arc-en-ciel, qui est le parti principal, ne s’est pas encore réuni sur la question que vous venez de me poser. Et au-dessus de tout ça, il y a le président lui-même que nous accompagnons, ainsi que l’exécutif, le législatif, et les autres. Actuellement c’est des déclarations individuelles, ou celles de quelques mouvements. Et le parti politique, est une institution reconnue comme les autres mouvements, les ONG et autres. Mais, c’est des partis qui sont à un niveau donné, capable de présenter un candidat, ou des candidats à tous les suffrages reconnus par la loi au niveau de notre pays. Depuis la présidence de la République, jusqu’au niveau de la base. Et donc, il faut suivre une conduite, et une éthique, avoir un comportement pas dérapé. Et c’est ce que nous devons éviter. La Guinée a besoin de stabilité et d’unité. Et nous conseillons que tout le monde se mette au travail, pour qu’au moment venu, nous puissions parler. En tant que porte-parole, et en tant que leader, j’ai toujours dit avant ce jour, que ce n’est pas un point à l’ordre du jour. Mais je ne dis pas que ce n’est pas un point à l’ordre du jour actuellement avec toutes les déclarations que nous entendons, mais il y a des niveaux à la base, des associations, des mouvements et des individus font des déclarations. Ce n’est pas encore arrivé au niveau des partis politiques et donc quand cela arrivera, nous avons devant nous, plus de 20 mois qui nous reste, et nous voulons profiter largement de ce temps-là, pour contribuer à la stabilité, au développement du pays et à l’unité nationale et la paix pour que le Pr puisse se frotter les mains à la fin de son second mandat, pour dire j’ai doublé mon bilan du premier mandat, au cours du second, c’est notre préoccupation majeure.

Il y a beaucoup dans vos rangs qui estiment qu’il faudrait laisser Alpha Condé terminer son travail. Est-ce que vous de la CAMP, vous partagez cet avis ?

Je vous dis que nous ne sommes pas au stade d’une prise de position. J’ai été trop clair. Vous les journalistes vous êtes trop stratège (rire). Vous posez la même question et vous attendez qu’on soit pris au piège.

Dr Jusque-là on ne vous a pas entendu parler de ce sujet. Il y a un Front National pour la Défense de la Constitution qui a été créé par les composantes de la nation. Ça vous inspire quoi ?

Vous savez, nous, nous connaissons tous les leaders qui composent ce front. Ce qu’on peut dire à ce front là, c’est la démocratie qui est entrain de se développer grâce au Pr Alpha Condé. Donc ils ont la liberté, la latitude, les institutions qui sont installées qui les soutiennent, et donc je vous ai toujours dit que la vie, « C’est la loi de la lutte et de l’unité de contraire ». C’est ce qui crée et entraine des révolutions. Nous préférons toujours nous de la mouvance, une opposition forte, devant une mouvance très forte. Nous œuvrons dans ce sens là. Une fois qu’il y a des mutations d’un côté, c’est mieux qu’il y ait des mutations de l’autre. Quand tu n’es pas fort en politique, si tu négliges un cotylédon d’une Cola, des haricots d’une arachide, alors tu risques de perdre l’espèce. C’est un devoir au président, à tout le monde, à tous les citoyens et à toutes les institutions, d’entretenir pour que ça soit toujours en bon état, aussi bien la mouvance que l’opposition qui constituent deux cotylédons d’une même espèce, d’une même unité pour que ce cotylédon soit toujours en bon état capable d’assurer la transformation, le changement et la création. Je salue cela et je les souhaite la bienvenue et une bonne chance. Nous mouvance on s’organise conséquemment et je vous assure que l’optimisme au niveau de la mouvance est permis. Donc rassurez-vous, ça ne nous inquiète nullement.

Le comité de suivi a repris service. La CAMP prend-t-elle part aux activités ?

Non ! La coalition des acteurs de la mouvance présidentielle composée de 70 partis politiques n’est pas du tout présente au comité de suivi, puisque le RPG Arc-en-ciel avait tout pris en réservant une place aux partis alliés. Or, monsieur patrice Camara qui était de l’UNR de Monsieur Boubacar Barry (BIG UP) et de la COPAM, dont à sa tête se trouve monsieur Bouna Keita. Ce dernier représentait tous les partis alliés au RPG Arc-en-ciel. Et maintenant que l’UNR qui a comme seconde personnalité Patrice Camara a intégré le RPG Arc-en-ciel, les partis alliés ne sont représentés au sein du comité de suivi. Et j’en profite pour réclamer cette fois-ci la place au profit de la Coalition des acteurs de la mouvance présidentielle que j’ai l’honneur de présider, c’est une place qui nous revient de facto. Donc nous attendons que la mouvance nous la remette pour que nous désignions un représentant.

Est-ce que cela ne prouve pas que vous êtes sévèrement négligé par votre principal allié, qui est le RPG Arc-en-ciel ? Ou une négligence de votre part ?

Pas du tout. On a posé le problème, on a vu le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, on a vu notre premier responsable au sein du comité de suivi, l’honorable Damaro Camara, nous avons vu le secrétaire général du RPG Arc-en-ciel, qui est en même temps le premier vice-président à l’Assemblée Nationale, l’honorable Saloum Cissé, nous attendons les réactions de ses trois-là, pour que nous puissions directement envoyer notre représentant au niveau du comité de suivi.

Au sein de ce comité de suivi, les travaux ont pratiquement repris. Le fichier électoral fait objet de critiques par l’opposition qui révèle des cas de fictifs estimés à plus de 1.500.000 personnes. Si l’opposition dénonce, le pouvoir que vous êtes évoque un succès du travail abattu par les experts. Quel risque pour les futures élections ?

Mais c’est le même langage. Moi j’ai été président à tous les cinq (5) dialogues qui ont eu lieu en République de Guinée. Je suis la deuxième personnalité de l’équipe de la mouvance. Et je suis signataire de toutes ses conclusions. Je ne dis pas que c’est un faux débat, mais en réalité tenez compte des mouvements de tous les citoyens. Pour ce recensement, tu peux te faire enrôler dans une préfecture de la Haute Guinée, à la seconde rencontre, ça peut être en forêt, tout comme en basse-côte. Les mouvements, personnes figées, personne n’est statique. L’ensemble de ses doublons font que les gens parlent de fictif. Sans compter des décès qui ne sont pas effacés, et beaucoup d’autres causes qui font que réellement, ce que les gens parlent, ce n’est pas vraiment pas pertinent, et moi je pense qu’il s’agit de mettre à la tâche, voir comment il faut corriger les quelques petites erreurs qui peuvent avoir lieu afin de se mettre à la tâche pour que les élections puissent avoir lieu puisque si nous nous mettons à tergiverser, je vous parie que nous risquons de repousser au fur et à mesure les élections et celles qui pointent à l’horizon, les législatives risquent de se butter paradoxalement à celles présidentielles en 2020. Actuellement c’est l’opposition qui dit qu’elle ne participe pas à une consultation électorale avant l’épuration du fichier. Vous voyez la partie qui est allée exiger la tenue des législatives immédiatement est la principale cause du retard de l’organisation des élections législatives. C’est paradoxal. Donc moi j’invite toutes les parties à être sereine afin que nous puissions être réalistes, responsables et majeurs pour que nous puissions vraiment organiser ces élections législatives d’ici la fin de l’année 2019, puisque 2020, c’est consacré aux élections présidentielles. Une fois l’année entamée (2020), nous ne pouvons que combiner les deux élections. Ça, ça ne serait pas une bonne chose. Il faudrait que l’assemblée soit installée avant les élections présidentielles.

Justement, le mandat des députés est prorogé par le chef de l’Etat. Qu’en pensez-vous ?

Non, nous on n’est pas contre cela. Ça n’a pas commencé maintenant. Cela a été fait au temps du Général Lansana Conté. Nous ne voyons pas d’inconvénients parce que si les conditions ne sont pas réunies, il y a des formes qui font que l’Assemblée peut continuer à siéger jusqu’à ce qu’on prépare les conditions d’organisation d’une élection sereine et transparente. De l’autre côté, nous étions candidat en 2013 aux élections législatives. Si on avait bénéficié de soutiens, nous pouvions avoir au moins deux à cinq députés. Mais nous nous sommes tues puisque nous n’avons pu envoyer des représentants au niveau des bureaux de vote puisque nous n’avons bénéficié de rien. Alors que depuis la deuxième république, il y a des lois consacrées au financement des partis politiques. Et c’est une partie qui est très importante, et là, il faudrait que les partis politiques agréés puissent être assistés par l’exécutif, par l’Etat, par la République, afin que ses partis puissent fonctionner normalement. Sinon, si on laisse ces partis politiques à eux-mêmes, c’est assurer aux gens qu’ils se sont enrichis n’importe comment à être seul sur le terrain et ça ne serait pas une bonne démocratie. Là, nous protestons contre ce comportement. Ce n’est pas la troisième république qui a annulé le financement des partis politiques agréés. Seulement, j’entends les gens dire, même au niveau des personnalités élevées dire que qu’il aurait parlé du financement des partis politiques et aurait proposé que seuls les partis politiques représentés à l’Assemblée, pouvait bénéficier d’un financement et ils auraient même avancé d’un montant par député. Cela veut dire que c’est proportionnel au nombre de députés que le parti aurait totalisé à l’issue de l’organisation des élections législatives. Pour cela encore, la CAMP que je dirige proteste vigoureusement contre ces propositions. Et demande à ce que cela ne soit pas décidé au niveau de l’Assemblée. Les partis politiques agréés ont un indicateur commun (leurs agréments). Le premier critère de financement, c’est l’agrément des partis politiques. Cet agrément pouvait bénéficier du montant le plus important représentant les 2/3 du montant que chaque parti normalement devait avoir. Deuxièmement, il y a la participation aux différentes élections. Il y a troisièmement le fonctionnement tout au long du temps. Le fonctionnement du parti politique dans toutes les manifestations qui pouvaient être le troisième indicateur. Quatrièmement, le nombre de conseillers obtenus aux élections communales et le nombre de députés obtenus au niveau des élections législatives (…).

Le ministre Mouctar Diallo a parrainé un évènement à Pita il y a quelques jours. On apprend que vous n’avez pas été contacté pour prendre part à ce tournoi de Football en guise de reconnaissance aux actions du président Alpha Condé à l’endroit du Foutah. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Nous de la CAMP, d’abord nous félicitons ceux qui l’ont initié et nous saluons le résultat obtenu. Mais, on n’a pas été associé à l’activité, c’est ce que nous regrettons. Nous aurions pris part et puis avec fierté et détermination. Il faut qu’on évite beaucoup de chose. Vous connaissez l’africain, vous connaissez le guinéen, susceptibilité, elle existe partout. Il ne faut contribuer à l’aiguiser. Personne n’est le représentant d’une préfecture ou d’une région. Les fils des préfectures et des régions sont au même pied d’égalité. Il faudrait respecter les humeurs des gens, la susceptibilité des gens mais aussi leurs personnalités et leurs droits.

Vous-vous adressez à qui Docteur ?

Je parle à nous tous, qui sommes des leaders des préfectures et des régions. Quand on veut faire un programme, on doit comprendre que je ne suis pas seul. Nous sommes nombreux à être de ses zones-là. Donc, les fils de Pita ne sont pas les seuls propriétaires de Pita. Nous de Labé, Pita c’est chez nous. Dalaba est de Pita, Tougué est de Pita. Donc c’est une activité qui se tient à Pita, toutes les préfectures de la Moyenne Guinée doivent être informées et les autres préfectures doivent être informées et invitées. C’est nous de la Moyenne Guinée qui devons prendre la chose en main, à bras le corps pour qu’elle réussisse mieux (…) On a intérêt à se donner la main pour réfléchir ensemble, se fixer des objectifs ensemble, déterminer les stratégies ensemble, identifier les activités ensemble et évaluer les coûts de réalisation ensemble pour un résultat meilleur. Nous félicitons les organisateurs et les demandons dorénavant d’éviter ces genres de choses en tout cas nous réitérons notre disponibilité (…)

Docteur, un allié de la mouvance présidentielle a été condamné à une lourde peine par le Tribunal de Kaloum suite à une malversation financière. Cette condamnation de l’ancien directeur national de l’Office Guinéen de Publicité, ne vous a pas effrayé vous de la CAMP, sachant que Paul Moussa était lui au niveau de la COPAM ?

Paul Moussa Diawara est un jeune frère. Un leader qui a eu à travailler très bien au sein de la mouvance, qui a son papa qui est un ami de longue date du Pr Alpha Condé. Paul est un fils du président. Qu’on le veuille ou non, si ton fils fait des erreurs, tu n’a pas où le jeter. Donc Paul Moussa Diawara ne peut que reconnaitre ses erreurs et se repentir. Le président ne l’oubliera jamais. On n’oublie jamais son fils (…)

Merci Docteur

Tout le plaisir était pour moi.

Interview réalisée par Alpha Madiou BAH

(+224) 621 861 269

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