A+ R A-

Articles

Contentieux électoral : la société civile, un autre blocus des politiques ?

Alors que le comité de suivi de l’accord politique du 12 octobre 2016 vient de sortir de sa 21ème session, la société civile guinéenne se fait voix à nouveau. Une session du comité de suivi s’est tenue mardi dans la mi-journée au siège du conseil national des organisations de la société civile de Guinée, présidé par Dansa Kourouma. Au cours de cette rencontre entre acteurs de la société civile, il était question de faire face à la dernière réunion du comité de suivi dirigé par le ministre de l’Administration du territoire, le général Bouréma Condé.


Lors de la dernière réunion du comité de suivi des accords politiques, deux points étaient à l’ordre du jour. Il s’agissait de l’audit du fichier électoral et du contentieux électoral. Au cours de cette rencontre entre représentants de différents partis politiques, il a été décidé en conclusion d’installer les communes qui n’ont pas de problèmes, et de mettre en place une commission de réflexion de deux éléments par acteur politique, pour éventuellement voir dans laquelle des mesures des solutions peuvent être trouvées très rapidement que possible, avait indiqué le président du groupe parlementaire ‘’la mouvance présidentielle’’.


Mais avant la matérialisation de cette commission de réflexion, le président du CNOSC, pose une inquiétude. Dansa Kourouma explique qu’une question sensible intervient au niveau de l’audit du fichier électoral, qui fait partie des demandes qui ont été formulées par l’opposition Républicaine.


«Il y a d’autres points dont l’indemnisation des victimes et la gestion judiciaire des cas des manifestations mais également tout ce qui est lié au maintien de l’ordre public. Donc, ce sont des matières qui sont très complexes, qui ont été soumises à l’appréciation du comité de suivi. Et en tant que représentant de la société civile auprès du comité de suivi, nous avons une première obligation c’est de rendre compte aux autres acteurs de la société civile pour qu’ils soient informés sur ce qui se passe là-bas et deuxièmement, de recueillir leurs préoccupations et propositions afin qu’ils soient en mesure de nous aider nous représentants à mieux défendre les positions de la société civile. Surtout dans les débats, il n’y a aucun point qui concerne directement la société civile et toutes les revendications concernent les partis politiques et seulement une liste de candidature indépendante», s’est-il lamenté au cours de son intervention.


Pour le patron du conseil national des organisations de la société civile de Guinée, même si les négociations qui se poursuivent au sein du comité de suivi n’intéressent que les formations politiques, une grande avancée est observée dans la modération des débats.


« Au jour d’aujourd’hui, les débats vont bon train et il faut reconnaître qu’il y’a une très bonne disposition de toutes les entités à pouvoir trouver une solution rapide. J’ai l’impression et c’est une conviction pour moi que les acteurs politiques sont maintenant fatigués par toutes ces confrontations politiciennes, d’abord qui fatigue les politiciens eux-mêmes mais qui empêche l’évolution normale du pays vers une certaine stabilité et qui soit en mesure de créer les conditions pour un développement économique durable», inspire-t-il.


Au cours de la 21ème session du comité de suivi, le ministre Bouréma Condé avait rappelé le contenu des discussions au tour de la table. Pour le président du cadre de dialogue, personne n’est gagnant dans les troubles politiques. Selon lui, la paix est tout ce que souhaite un peuple.


« Confiant que je suis en la maturité politique et citoyenne des acteurs au tour de la table de ce comité de suivi, j’ai l’espoir que nous trouverons la solution non pas la solution sous forme d’un arrêt juridique, qui ne s’aurait jamais être discutée dans un cadre de comité de suivi d’un dialogue, non plus les arrêts de la CENI quand il y a solution à trouver que les guinéens comprennent qu’il s’agit cette fois-ci d’un autre volet qui s’appelle essentiellement la négociation pour la paix en Guinée et pour le bonheur des Guinéens. Notre pays la Guinée est au-dessous des partis politiques. Et c’est ce pays-là que nous devons tous sauvegarder et protéger dans son future » a lancé le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.


Cette mesure ne semble point réconforter le président du CNOSC. Une consultation de plus de 300 organisations de la société civile sera lancée dans les prochains jours sur l’ensemble du pays.

« Il faut bien que nous ayons la sincérité de reconnaître qu’en Guinée, nous ne respectons pas la loi. Et ça, ce n’est pas la faute de quelqu’un, notre société s’est spécialisée dans le déni total des textes juridiques. Et ça, ce ne sont pas les partis politiques seulement même les citoyens lambda. Quand vous inquiétez quelqu’un qui appartient à une communauté en Guinée, ce n’est pas les avocats que tu vois, mais ce sont les responsables de cette communauté qui viennent devant la justice pour dire vous ne pouvez pas inquiéter un des nôtres. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous sommes dans une société où le règlement informel des problèmes de la nation a pris le dessus sur le règlement juridique, sur la voie judiciaire. Donc nous sommes dans l’obligation aujourd’hui de choisir entre la confrontation avec la justice et la rue. Quand il y a confrontation entre les deux, c’est la paix sociale qui est menacée. Et aujourd’hui en Guinée nous avons des engagements importants car le problème d’emploi des jeunes se pose avec acuité, la démarche sociale des jeunes est devenue très exigeante et sur le plan économique, l’économie s’est presque arrêtée à mi-chemin, les grandes régions, les villes de l’intérieur, les collectivités ne sont pas du tout desservies en activité économique. Ça veut dire que si on continue à se tirailler autour des problèmes qui sont créés par notre société, nous allons nous retrouver dans une situation où le pays va basculer et on ne le souhaite pas du tout », a prévenu M. Kourouma, avant d’en rajouter.

« Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est de respecter les décisions de justice et que les acteurs politiques trouvent dans leur génie créateur la possibilité de s’entendre sur le minimum. Parce que quand on parle de la politique c’est du domaine du droit constitutionnel et du domaine des sciences politiques, n’est-ce pas ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si les questions ne sont pas réglées par le droit constitutionnel, les acteurs politiques peuvent s’entendre sur quelque chose».

Alpha Madiou BAH

(+224) 656 144 975

Les plus populaires

Fraudes électorales : Cellou Dalein Diallo obtient un « grand soutien »

Fraudes électorales : Cellou Dalein Diallo obtient un « grand soutien »

C’est un grand soutien que vient d’obtenir le parti de l’ancien premier ministre du régime Lansana Conté, Cellou Dalein Diallo. Dans sa démarche de dénonciati...

Guinée : le rêve de deux ministres honoré par un décret présidentiel

C’est un grand rêve des ministres des sports de la culture et du patrimoine historique et celui de la jeunesse et de l’emploi jeune que le président de la Rép...

Un troisième mandat en Guinée ??? Alpha Condé s’est exprimé hier jeudi sur le quotidien le monde

Sept ans qu’il préside aux destinées de la Guinée et pourtant Alpha Condé continue de détonner parmi ses pairs. Le protocole, il s’en fiche. Indexer en public...

Suivez-nous sur facebook

Annonces