Après vingt-deux ans de pouvoir et sa défaite à la présidentielle de décembre 2016, l’ex-président s’était réfugié dans le pays dirigé d’une main de fer par Teodoro Obiang.
De larges affiches contre la présence de Yahya Jammeh en Guinée équatoriale, ex-président gambien exilé dans ce pays depuis 2017, ont été accrochées à Malabo par des opposants demandant que « ce dictateur » rentre chez lui pour y être jugé, a constaté l’AFP mercredi 30 janvier.
Le parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), deuxième parti d’opposition de Guinée équatoriale, « ne veut pas d’un autre dictateur », pouvait-on lire sur des affiches tendues devant son siège à Malabo, capitale du pays tenu d’une main de fer depuis plus de trente ans par président guinéen Teodoro Obiang Nguema.
Le CPDS « demande que ce dictateur de Yahya Jammeh rentre dans son pays, pour répondre de ses actes et crimes commis durant son règne. La Guinée équatoriale ne peut pas se transformer en un pays d’accueil des dictateurs génocidaires », a déclaré à l’AFP Andrés Esono Ondo, secrétaire général du parti.
Contacté par l’AFP, le premier parti d’opposition, Citoyens pour l’innovation (CI), dissous en février 2018, s’est joint à la démarche du CPDS : Malabo ne peut accueillir « quelqu’un qui a maltraité son peuple », a déclaré son leader, Gabriel Nse Obiang.
Nouvel An festif
Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh s’était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu’à sa défaite, le 1er décembre 2016, face à l’opposant Adama Barrow.
Après six semaines d’une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays le 21 janvier 2017 pour la Guinée équatoriale à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
Installé à Mongomo, le village natal du président guinéen à la frontière du Gabon, l’ex-président gambien n’a été que rarement aperçu en public depuis son arrivée en Guinée équatoriale.
Le 31 décembre 2018, pour la Saint-Sylvestre, il était apparu dans une vidéo sur les réseaux sociaux du chanteur congolais Koffi Olomide, en train de danser avec le chanteur, le président Teodoro Obiang, et son fils devenu vice-président, Teodorin Nguema Obiang.
AFP