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La problématique de la desserte en électricité, quatre (4) principales causes (Par Abdoul Sacko)

La République de Guinée, peine a trouvé le chemin de la desserte en électricité, en dépit de 23 bassins versant d’une potentialité hydraulique évaluée à 6000 MW et d’une potentialité solaire considérable (radiation solaire moyenne égale à 4,8kWH/m2/jour) avec d’autres types de potentialités énergétiques non négligeables.

Notre expérience et nos recherches nous ont permis de noter quatre (4) causes principales que nous avons l’honneur de partager avec vous de façon synthétique, en attendant l’approfondissement de nos recherches.

  • La communication plus politicienne, que technique et opérationnelle :

Nulle ne peut empêcher à un gouvernement de faire de la communication politique autour de ses actions en termes d’acquis ou de résultats conformément à son projet de société vendu aux électeurs. Mais le danger chez nous réside dans le fait que les communications des services techniques ou départements qui devaient permettre aux populations de s’approprier des programmes et projets pour leur adhésion ; ne se font que de façon superficielle, opportuniste et amateur. Pour la déserte en électricité, la communication autour de Kaléta devait dès le départ permettre de comprendre:

  • quel sera l’apport de kaléta en terme d’amélioration de la déserte ?
  • quels seront les ressources nécessaires pour sa construction, par quel moyen les ressources seront mobilisées et à quel prix ?
  • quel sera la politique à court, moyen et long pour couvrir le gap dans l’amélioration de la déserte ?

Actuellement, avec les délestages qui commencent, les questions que les consommateurs/citoyens peuvent se poser sont entre autres :

  • si la population (la consommation) a augmenté de façon aussi considérable entre fin 2015 à 2016, 2017 et maintenant au point d’en arriver là ?
  • est-ce la pluviométrie était plus au rendez-vous les deux (2) dernières années qu’en 2017 ?
  • est-ce la maintenance ou la gestion du grand rêve Kaléta qui pose problème? et si c’est le cas que s’est-il réellement passé ?
  • quel est l’interdépendance entre Garaphiri et Kaléta en termes d’apport en eau ? autrement, quelle est le début moyen (ex : 150 mètre cube d’eau/seconde) pour tourner les groupes de Kaléta par rapport à quelle capacité de la retenue d’eau à Garaphiri ?
  • est-ce des problèmes d’approvisionnement du côté des thermiques ? et qui doit faire quoi ?
  • est-ce des prévisions ratées pour l’installation ou l’opérationnalisation d’autres centrales thermiques ? quelles sont les solutions alternatives à cet effet?

En termes de conseil, nous demandons à EDG de laisser la politique au politique et de s’atteler à la communication de façon structurée et périodique sur des questions, comme celles susmentionnées.

  • L’inefficacité de la politique d’autonomisation financière du secteur :

Bien qu’il faut reconnaitre que le coût du Kwh est moins cher (revenue du guinéen oblige), mais le secteur de l’électricité (EDG) en Guinée a un véritable problème de mobilisation des ressources propres.

Cela est dû non seulement au rapport entre le coût d’acquisition du kWH et le coût de vente qui ne permettrait pas de réaliser des ressources d’investissement, mais aussi d’autres facteurs dégradant de résultats commerciaux comme la corruption, la faible maîtrise, semblerait-il, de l’outil informatique par les services concernés, un déficit de communication ou de compréhension entre les différents prestataires engagés et/ou les différentes directions. A titre d’exemple, la facture au forfait dans le meilleur des cas continue d’être administrée aux consommateurs en dépit de l’installation des compteurs SABOU, au pire des cas on enregistre des écarts entre la facture délivrée et le prélèvement de la consommation sur l’index (compteur) à cause parait-il de la non maîtrise du nouveau logiciel à cet effet par le commercial.

  • Le déficit de transparence dans les rapports entre les investisseurs privés et l’Etat :

La base de la confiance et l’adhésion de la population aux politiques et programme des gouvernants est la transparence et l’efficacité dans la gestion des ressources. Pour le cas de la déserte en électricité, des informations devaient être données à la population sur certains aspects dans les relations entre l’Etat et les investisseurs ou promoteurs privés. Il est évident que ce manque d’information relève par endroit de l’inefficacité de l’Assemblée Nationale qui reste totalement muette sur son rôle de contrôleur des actions du gouvernement, alors qu’elle augmente à chaque occasion les chargées liée à son fonctionnement sur le dos de la population. Comme informations à fournir à la population pour qu’elle puisse mieux accompagner la politique de déserte en électricité, nous pouvons citer :

  • Quelles sont les conditionnalités de réalisation du Barrage Kaléta par le partenaire Chinois ? Exemple, si l’énergie produite est vendue par le partenaire Chinois, à combien EDG achète avec ce dernier le kWH et à combien il le revend aux différentes catégories de consommateurs ? et quelle les charges liées à la prestation de l’EDG ?
  • Comment sont négocié l’installation ou l’opérationnalisation des centrales thermiques par les investisseurs ou prestataires privés ? autrement dit, qui revend l’énergie produite à l’Etat, à combien le kWH et à quelle condition ? Par ce qu’il semblerait que pour certaines catégories d’investisseurs privés, non seulement qu’ils produisent ou pas de l’énergie l’Etat leurs paye quelque chose chaque mois, mais aussi ils perçoivent des retombées économiques pour chaque kWH produit.
  • Pour la gestion actuelle d’EDG, que fait l’Entreprise Veolia et à quel prix ? quel a été son apport depuis son installation dans le cadre du redressement d’EDG ?
  • Par ailleurs, quand et comment, si c’est le cas le Ministère de l’Energie a été dépossédé du projet du système Garaphiri/Kaléta… au profit des Miniers?

  • Le déficit d’éducation de population en consommation énergétique :

Une chose non négligeable dans la problématique de la déserte en électricité est l’incivisme notoire au sein de la population et les consommateurs en général dans l’utilisation de l’énergie produite. Cela se manifeste à plusieurs niveaux, à savoir entre autres :

  • Les installations anarchiques sur le réseau BT, entrainant des pertes considérables par effet joule et des dégâts énormes causés par des incendies d’origines électriques;
  • L’utilisation abusive du courant, sur tout avec le ‘’flux migratoire’’ des équipements électroniques d’occasion de l’Europe vers l’Afrique ;
  • Les branchements clandestins avec la complicité des agents de terrain d’EDG entrainement des consommations non facturées au compte de cette dernière.

Bonne lecture à toutes et à tous. Nous vous promettons notre compétence et notre volonté pour l’amélioration rationnelle de la déserte en électricité à tout moment. A la prochaine, avec plus d’infos.

Abdoul Sacko, Activiste de la Société Civile guinéenne,

Ingénieur Electrotechnicien,

Membre du groupe des jeunes ingénieurs pour la promotion des énergies renouvelables et la consommation Rationnelle de l’Energie en Afrique.

+224 622 94 34 32

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