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Guinée : les défis du nouveau premier ministre…

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Nommé lundi soir, le premier ministre Guinéen, Ibrahima Kassory Fofana sait que son temps de grâce ne va pas trop duré. L’homme doit montrer qu’il est à la hauteur de relever les défis manqués par l’ancien chef du gouvernement, Mamady Youla et son prédécesseur. D’une certaine façon, l’ancien ministre d’Etat doit montrer que son équipe a les moyens de peser sur les acteurs de la vie nationale et qu’il peut avoir le contrôle des actions de l’administration publique.

Tout d’abord, Ibrahima Kossory Fofana doit ouvrir les yeux, écouté pour comprendre les cris de cœurs des populations, notamment ces jeunes qui n’y croient plus au sérieux de la classe politique. Le premier défi concernera donc la structure du gouvernement ; le choix des hommes et femmes à nommer et l’impact des premières mesures. Cela voudrait donc dire qu’il doit résister contre l’ingérence des coordinations régionales et des appétits de certains politiciens.

Il y’a ensuite, la crise politique. S’il veut réussir sa mission, le nouveau premier ministre doit avoir le courage d’affronter le problème. Ses premières actions détermineront l’avenir des relations entre pouvoir et opposition, dont la cohabitation devient de plus en plus difficile. Une approche concertée, inclusive et objective va l’aider à rester en contact avec les acteurs politiques. Son gouvernement doit montrer qu’il est bien différent des précédents, à travers notamment, les respects des engagements politiques, l’équilibre des pouvoirs et l’indépendance de la justice.

Le troisième défi, c’est la crise sociale. Normalement, les discussions périodiques doivent aboutir à des conclusions heureuses. Le nouveau premier ministre doit tirer les leçons de l’échec du gouvernement Youla, qui a été incapable de calmer le syndicat de l’éducation. Les enseignants du pré-universitaire réclament une amélioration des conditions de vie. Il ne faut pas se tromper de cible. Il faut une démarche objective pour éviter tout malentendu, ou encore des décisions gouvernementales inopportunes. Les grandes annonces ne suffiront pas !

La bonne nouvelle, c’est que le chef du gouvernement n’aura pas besoin de réinventer la roue. Les problèmes sont clairement identifiés, les acteurs aussi. Il a donc l’avantage d’agir vite. Si en tout cas, il veut de bons résultats. Mais il faut une ferme volonté politique et des moyens pour corriger les dysfonctionnements de la justice et les failles sécuritaires. C’est le prix de la stabilité. Et la garantie de la confiance pour le climat des affaires.

Aliou Baldé

Analyste Politique