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Communales 2018 : la guerre des alliances pour chercher au moins à se maintenir dans une commune de Conakry, une option entachée de piège(Opinion)

Les guinéens étaient appelés aux urnes le 4 février dernier, pour renouveler leurs conseillers communaux, ce qui leur manquait sans nul doute depuis treize (13) années maintenant ! Ces élections qui étaient tant attendues par grand nombre de citoyens même si l’électorat de 2018 était minime, retracera avec force la carte politique guinéenne. Cela, est déjà connu même si sur les 342 circonscriptions du pays, la commission électorale nationale indépendante est en difficulté de proclamer les 3 communes rurales restantes, principalement basées dans la préfecture de Macenta, localité située au sud de la Guinée.

Seulement, dans la Capitale Conakry, où la grande compétition est relancée, se jouera des alliances au compte du deuxième tour de ce scrutin, -donc l’enjeu est majeur. Les formations politiques telles que l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, l’UFR de Sidya Touré, l’UDG de Mamadou Sylla, et le parti au pouvoir s’alignent dans une position confortable dans la course pour la conquête des différentes mairies. Sauf que, pour le moment, seulement dans une seule commune, où l’espoir d’aller à un deuxième tour a été brisé (Ratoma).

Sur les cinq, il ne reste que 4 communes où rien n’est dessiné pour l’heure, et cela, même si le RPG Arc en ciel et l’UFDG se retrouvent à égalité dans Matoto avec 14 sièges chacun, fief que se partageaient le parti présidentiel et celui du haut représentant du chef de l’Etat ; et à Matam, 9 contre 14 sièges, alors qu’à Dixinn, ses deux forces politiques occupent chacune aussi respectivement 9 contre 14 sièges, et Kaloum cette fois-ci se voit récupérée dans les main de l’Union des Forces Républicaines, par la candidate indépendante, Aminata Touré, « Kaloum Yigui »,fille du feu président Ahmed Sékou Touré.

Alors pour y arriver premier chacun dans ses 4 communes, où le combat politique est relancé avec ferveur, l’UDG de l’homme d’affaires Mamadou Sylla, et l’UFR de Sidya Touré, ancien premier ministre du régime Lansana Conté, seront forcément les faiseurs de rois, mais avec des conditions à ne pas négliger.

Avec ses 5 sièges, l’union démocratique de Guinée, devra dans les négociations penser à sa survie politique, pas seulement de cette année, mais aussi de la grande échéance électorale qui profile à l’horizon en 2020. Chercher à S’allier à l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, ou au parti présidentiel dans la Commune de Dixinn, ne sera pas chose facile et une décision très rapide à prendre par l’opposant dont la formation politique se classe désormais 4ème sur le ring politique qui est d’ailleurs trop risqué pour lui. Le natif de Boké devra penser lui aussi à occuper cette mairie pour la survie de son parti dans les années à venir. Et ce choix, doit évidemment se rependre sur l’ensemble du territoire national où son parti se retrouve avec plusieurs conseillers.

L’UFR elle, comme les élections présidentielles précédentes (2010, 2015) ou encore celle législative de 2013, se voit confronter à la même situation. Pourtant, son chef suprême était convaincu que son parti avait occupé la sphère géopolitique guinéenne. Allié incontestable du parti présidentiel depuis la fin des élections présidentielles de 2015, l’UFR, après ce scrutin du 4 février 2018, a dénoncé des cas de fraude orchestrés contre sa formation politique, dont le fautif serait selon ses dirigeants, le RPG Arc ciel, parti qui a presque récupéré tous ses cadres pour les nommés à des postes de hautes responsabilités. Le dernier en cas, était bien sûr, puisqu’il est important de le dire, Baïdy Arribot, son ex-député de Kaloum, récemment nommé à la fonction de vice-gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée. Nomination qui avait créé des tollés dans la cité !

Avec ses 8 sièges dans la circonscription électorale de Kaloum, et les 7 autres du côté de Matoto, avec qui le parti de l’ancien premier ministre va-t-il s’allié pour au moins tenter de corriger les erreurs du passé ? Le RPG ou l’UFDG ? Ce sont tout de même des choix qui semblent torturer le haut représentant du chef de l’Etat dans son plus profond sommeil. A Kaloum, Sidya Touré ira-t-il en alliance avec la candidate indépendante dame Touré, dans ce bastion qui l’a toujours démontré son soutien ? Autant de questions qui restent encore figées sur les lèvres des politologues !

Dans tous les cas, dans la presqu’ile de Kaloum, Kaloum Yigui, le parti au pouvoir, et l’UFDG sont dans la course pour les alliances, avec chacun respectivement 11, 7 et 4 sièges, selon les résultats définitifs de la CENI. Un combat qui sera très rude pour Sidya Touré donc, qui n’a que 6 sièges dans cette commune, choisie comme centre-ville de la Capitale, où l’administration guinéenne siège en grand nombre.

Pour ne pas se « sentir léser » ou tomber dans le piège, chacune des forces politiques doit penser à la survie de son parti, pour ne pas tomber tout bas, et se retrouver trahi lors du jeu de Damme. En attendant le finish du grand calcul, les négociations se poursuivent entre leaders dans l'ombre.

Alpha Madiou BAH

Analyste politique

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