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Impasse politique : quand le point 2 des accords d’octobre 2016 rattrape Alpha et Cellou…

12 octobre 2016-19 juillet 2018, cela fait 1 année, 7 mois, 19 jours, que la Guinée est plongée dans une impasse politique, qui rattrape l’actualité sociopolitique nationale. L’accord d’octobre 2016, notamment son point 2 en est principalement l’énorme péché commis par le chef de l’Etat, Alpha Condé et son principal opposant en l’occurrence Cellou Dalein Diallo. Pourtant, Faya Millimono du BL, Sidya Touré de l’UFR, l’avaient prédit, avec un soutien inconditionnel des activistes de la société civile guinéenne.

Cette situation n’est pas cachée ! Ces conséquences rattrapent de nos jours sans cesse la sphère politique guinéenne. Le point 2 de ses accords signés en présence de la communauté internationale, du ministre de l’administration territoire et de la décentralisation, le général Bouréma Condé, les partis politiques et acteurs de la société civile peinent à résoudre la crise électorale, née au lendemain des communales dernières.

Alpha et Cellou sans l’aval des autres hommes politiques, comme Faya et Sidya, qui se sont farouchement opposés à la signature de cet accord, qui indiquait que les chefs de quartiers seront désormais nommés au prorata des communales, c’est-à-dire, à l’issue de l’élection des maires, ont procédé ensemble à la signature de cet accord. Passé donc cette convention entre l’ancien Premier Ministre et l’actuel président de la République, qui a créé un doute d’ailleurs sur la relation qui existe entre les deux hommes, la gestion des élections municipales est cernée d’un œil très critique par de nombreux observateurs avertis.

‘’Cinq (5) mois après la tenue des communales, l’installation des mairies pose problème’’

Le 4 février 2018, se tenaient les élections municipales qui devaient renouveler les élus locaux. Cinq (5) mois épuisés, les mairies des 342 circonscriptions du pays n’ont toujours pas leurs gestionnaires légaux. Cela, est dû aux revendications de l’opposition guinéenne qui exige la résolution du contentieux électoral constaté dans 12 communes urbaines et rurales du pays.

Alors que Cellou Dalein Diallo et ses paires de l’opposition dénoncent une fraude orchestrée dans ses communes et exigent la restitution des voix qui leur ont été dérobées dise-t-ils. De leur côté, les acteurs de la mouvance présidentielle s’opposent à une quelconque démarche, qui selon eux, viole les textes de loi du pays, et met en danger la maigre démocratie acquise sous l’ère de leur mentor, Alpha Condé.

Pour trouver donc une issue au problème qui a été soulevé, le président Alpha Condé a appelé les forces vives de la nation (les groupes parlementaires de l’assemblée nationale ndlr), qui ont tour à tour défilé au palais sékhoutouréyah, dans l’espoir d’obtenir une suite favorable. Le chef de l’Etat prendra ensuite une décision, qui rouvre le dialogue politique des accords d’octobre, après que les tribunaux et cours aient fini de purger le contentieux électoral. C’est donc une solution politique qu’il faudra envisager, pour éviter de noyer le pays dans une nouvelle crise non souhaitable par le président Condé, dit-il.

Sauf que, cette négociation aux dires des opposants, n’aura servi en rien, puisque selon Cellou et Cie, la mouvance affichait autour de la table, une mauvaise foi qui ne faisait point bouger les lignes.

‘’ Implication de la communauté internationale…’’

Après que le dialogue ait échoué entre formations politiques, autour de Bouréma Condé, ministre de l’intérieur, l’ensemble des parties prenantes des négociations décidèrent d’impliquer la communauté internationale pour jouer la dernière carte. N’oubliant pas que cette dernière était présente lors de la signature des accords du 12 octobre 2016, notamment au niveau du controversé point 2.

De démarches en démarches, cette communauté internationale composée de diplomates européens, et américains, et de représentants du système des nations, tentent par mille manières de renverser le baobab qui barre la route à la solution politique tant cherchée par les différents blocs. Elle présenta alors à Cellou et ses paires de l’opposition, une piste de solution qui semblait résoudre le problème, mais en vain. C’est d’ailleurs le pire qui s’annonçait !

‘’Kassory Fofana dans les états-majors des partis politiques…’’

Aussitôt nommé Premier Ministre guinéen, Kassory Fofana affiche lui aussi sa volonté d’engager le dialogue. Après chez Sidya, il passa chez Cellou, ensuite au RPG-Arc-en-ciel, pour chuter enfin chez son Ousmane du PADES. Cette démarche du nouveau garant du dialogue social visait à rapprocher les positions, pour enfin favoriser un climat des affaires, chose qui serait favorable à sa gouvernance. Dans chaque bastion de partis politiques visité, il a promis de trouver une solution très rapide au problème qui se pose, et leur a demandé de lui fournir des mémorandums.

‘’Bouréma Condé, reçoit l’ordre d’installer les élus locaux…’’

Alors que les négociations sont en pannes, le ministre de l’administration du territoire passe à la vitesse supérieure et décide sous l’ordre hiérarchique d’installer très rapidement les maires et leurs conseillers, ignorant ainsi qu’une revendication des opposants est dans les tiroirs de son bureau en tant que président du comité de suivi des accords. Mais dans cette annonce, Bouréma Condé n’annonce que l’installation des élus locaux dans les 330 communes, en attendant que le contentieux électoral ne soit résolu, puisque son département fonctionne à pas de caméléon. Pourtant, l’Union des Forces Républicaines de l’ancien Premier ministre Sidya Touré, s’oppose à cette démarche et exige que l’installation soit effective dans les 342 circonscriptions de la Guinée. Le camp de Cellou lui, menace de reprendre la rue si rien n’est fait avant la fin de ce mois (juillet). Il a ainsi renoncé à sa marche qui était prévue ce jeudi 19 juillet 2018 à une date ultérieure pour donner une dernière chance au gouvernement Kassory, qui souhaite être repêché.

L’autre grosse revendication de l’opposition républicaine, c’est bien sûr la libération des détenus politiques, et l’indemnisation des victimes de pillages, toutes inclues et signées dans les accords du 12 octobre 2016. Avant que Cellou et ses alliés n’obtiennent gain de cause, il serait aussi nécessaire de rappeler quand même que la loi sur la nouvelle Ceni qui change définitivement la configuration actuelle de l’institution électorale a été adoptée à l’assemblée nationale et l’audit du fichier électoral est en cours de traitement.

En somme, plusieurs observateurs se demandent à quand cette installation des élus locaux ? Une question qui vaut tout son pesant d’or alors que deux échéances électorales se faufilent à l’horizon 2019 et 2020 (législatives et présidentielles).

A suivre…

Alpha Madiou BAH

Analyste Politique

(+224) 656 144 975

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